L’OBSERVATOIRE DU TRÈS HAUT DÉBIT 2022 - COMPTE RENDU
L’Observatoire du THD : un outil de pilotage et de prévisions pour les acteurs du secteur – industriels, collectivités et institutionnels. L’édition 2022 confirme l’objectif assigné du plan France THD. 70% des locaux sont aujourd’hui raccordables et ils devraient être 82% d’ici fin 2022, puis 98% à horizon 2025.
mercredi 8 juin 2022
Réussir la fibre pour transformer nos territoires
Présenté le 1er juin 2022
L’Observatoire annuel du Très Haut Débit d'InfraNum, construit en partenariat avec la Banque des Territoires et l’Avicca, a été présenté lors du TRIP Avicca devant Patrick Chaize, Président de l’Avicca et sénateur de l’Ain ; Laure de la Raudière, Présidente de l’Arcep ; Antoine Darodes, Directeur en charge de la transition numérique des territoires de la Banque des Territoires et Laurent ROJEY, directeur général délégué numérique à l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT).
Si le cap vers la généralisation de la fibre dans les territoires est confirmé, InfraNum invite désormais les pouvoirs publics à s’engager dans une nouvelle aventure collective avec pour devise « égalité, pérennité, solidarité ». Une ambition estimée à 1,3 Mds € /an.
En permettant d’établir un suivi régulier, depuis plus d’une dizaine d’années, d’indicateurs grâce à une enquête terrain unique enrichie d’une centaine d’entretiens approfondis, l’Observatoire du THD constitue un outil de pilotage et de prévisions précieux pour les acteurs du secteur – industriels, collectivités et institutionnels.
Généralisation de la fibre dans les territoires : un cap bien en vue
L’édition 2022 confirme l’objectif assigné du plan France THD.
70% des locaux sont aujourd’hui raccordables et ils devraient être 82% d’ici fin 2022, puis 98% à horizon 2025.
Avec 5,53 millions de prises déployées en 2021, le total de foyers et d’entreprises déjà déployés frôle désormais les 30 millions. Et cocorico : la France représente la première puissance industrielle européenne de la fibre, loin devant la 2e nation (Allemagne).
Toutefois, le périmètre de déploiement continuant de grossir (l’estimation à 2025 table maintenant sur 44 millions), la ligne d’arrivée se décale sans pour autant remettre en cause le respect des engagements. 2023, qui devait amorcer une baisse significative des déploiements, restera donc une année de construction intense avec 4,8 millions de prises. Les déploiements de la période 2021-2023 étant majoritairement réalisés en zones RIP.
Désormais la fibre supplante le cuivre. L’appétence des français est incontestablement au rendez-vous. En moyenne, sur tous les réseaux déployés, 50% des prises construites sont d’ores et déjà raccordées. Et le rythme commercialisation a triplé depuis les premiers déploiements.
Une nouvelle aventure commence
Face à ces signaux encourageants, le secteur reconnaît néanmoins certaines difficultés. Après avoir levé quelques freins grâce notamment à l’arrêté « appuis communs », adopté en décembre dernier, qui pourrait faciliter le raccordement de 2 millions de prises, Philippe Le Grand a présenté au TRIP Avicca un plan d’action relatif à la qualité des raccordements. « En réponse à la saisine du gouvernement et de l’ARCEP, et après de larges concertations avec l’ensemble des acteurs de la filière, InfraNum propose des actions très concrètes, rapides à mettre en œuvre pour améliorer la qualité des raccordements et l’exploitation des réseaux ». Ce plan devrait être mis en application d’ici la fin juin.
Au-delà de ces freins opérationnels, Infranum adresse une nouvelle proposition au gouvernement et à l’Avicca, aux allures d’une devise républicaine :
• Égalité : les Français doivent être tous égaux face à la fibre, et pouvoir être raccordés s’ils le souhaitent. Cela pose évidemment la question des raccordements complexes que la fédération évalue à 670.000 prises. Un chantier estimé à plus de 3 milliards d’euros, pour lequel le dispositif actuellement proposé par le Gouvernement n’offre pas une réponse satisfaisante ;
• Pérennité : pour sécuriser l’ensemble des infrastructures déployées puisque chacun reconnaît que le réseau fibre est un bien essentiel. L’amorçage d’un plan national de résilience (enfouissement des réseaux aériens, doublement des NRO, etc.) est estimé à environ 10 milliards d’euros. En écho aux pannes résultant des actes de malveillance du 27 avril dernier, Philippe Le Grand réitère les appels d’InfraNum en matière de résilience : « Nos réseaux sont vitaux pour la population, il n’est pas concevable de rester à la merci d’événements climatiques majeurs ou d’actes de malveillance coordonnés. Le 22 juin nous restituerons les conclusions de notre étude conduite avec la Banque des Territoires et j’irai présenter au Gouvernement une proposition concrète et ambitieuse de plan national pour la résilience des réseaux. »
• Solidarité : pour exploiter durablement les réseaux car les coûts liés sont jusqu’à 2 fois plus élevés dans les RIP que dans les zones denses. Plusieurs options sont sur la table, de l’évolution de la tarification à la mise en place d’un dispositif de péréquation.
L’enjeu est donc d’enraciner ce formidable chantier, essentiel à la Nation, qu’est le plan France THD. Et pour cela, c’est une véritable vision stratégique que la fédération appelle de ses vœux.
L’ensemble de ces actions, qui représenterait un investissement d’environ 1,3 Mds € par an sur 10 ans, doit constituer désormais le socle d’une nouvelle ambition en termes d’infrastructures numériques pour notre pays.
Une telle ambition permettrait de préserver 7000 emplois à moyen terme. Avec les perspectives de développement et de diversification de la filière, le secteur, qui compte actuellement 40.000 ETP, table sur des prévisions de maintien global des volumes de postes, contrairement aux projections des années précédentes.
Une perspective rassurante qui ne cache pas un défi de taille : celui de la formation et des passerelles à établir entre les métiers. L’Observatoire détaille désormais les évolutions attendues par type de métier (construction, vie du réseau, nouveaux métiers liés aux infrastructures numériques). Et celles-ci sont massives et rapides. D’où l’intérêt du nouvel EDEC signé en décembre dernier (cf. communiqué précédent).
La 1e vigie des territoires connectés
Les infrastructures numériques étant le socle des projets de territoires connectés et durables, InfraNum a mis en place un nouvel outil destiné à observer le niveau d’appropriation des projets par typologie de territoire.
Accueillie avec enthousiasme par les collectivités qui ont été plus d’une centaine à répondre, la 1e vigie des territoires connectés fait apparaître quelques grands enseignements :
• La transformation environnementale est le véritable moteur du déclenchement de ces projets
• Ce marché représente actuellement 520 M€ (hors coûts vidéoprotection)
• A ce jour, sur les 48 projets recensés dans cet exercice, 4 cas d’usage concentrent les initiatives
• L’appropriation de ces sujets est surtout notable chez les collectivités plutôt urbaines, de plus de 20.000 habitants, mais peu de répondants ont déjà mis en place des critères d’évaluation (30%) ou disent maîtriser la solution (40%).
Ainsi, des disparités apparaissent en fonction de la taille de la collectivité et la cohésion des territoires devient un véritable enjeu. Elle passe par un accompagnement des collectivités pour lever les freins et permettre à tous les territoires qui le souhaitent de bénéficier de ces opportunités. L’histoire n’en est encore qu’à ces débuts et l’appel de la fédération InfraNum à bâtir une stratégie nationale, intégrant un portage politique d’envergure, une logique de mutualisation locale et un financement, semble plus que jamais incontournable.
Les appuis d’une souveraineté industrielle
Parce que l’hébergement des données, l’export de la filière française des infrastructures numériques et la 5G constituent des composantes de notre souveraineté industrielle, l’Observatoire poursuit le suivi d’indicateurs clés :
• Data center : Le maillage de la France progresse en termes de centres d’hébergement ce qui permet de classer notre pays dans les 10 premiers mondiaux en termes de nombre de datacenters. 261 y sont désormais opérationnels, soit +10% en un an, avec certes, des nœuds de concentration (Paris, Lyon, Marseille), mais des projets répartis aux quatre coins du territoire (50 en cours dont 22 de proximité).
Face aux enjeux de souveraineté et de protection des données, chacun semble avoir pris conscience de l’intérêt de l’hébergement de celles-ci en local.
• International : La filière, qui vient de se doter de son premier catalogue international dans le cadre du CSF, se réjouit également du démarrage de projets concrets sur l’Europe. Certains pays comme l’Allemagne (32 millions de prises), la Grande-Bretagne (21) ou l’Italie (14) représentent des marchés à court terme pour les industriels du secteur qui sont déjà fortement présents. Le continent africain est en pleine préparation et mûrit ses projets qui donneront des opportunités à moyen terme.
• 5G : cette technologie représente une réalité en termes de déploiement avec 2 Mds € déjà investis et plus de 6 000 emplois dédiés. Les projets industriels autour de la 5G fleurissent partout sur le territoire.
Pour accompagner cette évolution, InfraNum rappelle que la 5G devrait faire l’objet d’une attention particulière et prône, à l’instar du dernier rapport de Philippe Herbert sur le sujet, le renforcement de la pédagogie, un accès plus facile à des fréquences dédiées, un renforcement du plan industrie 4.0 et le développement d’une offre de formation adaptée.
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