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ENQUÊTE: QUE PENSENT LES FRANÇAIS DE L'ESSOR DE L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET DU BIG DATA ?

L'Observatoire B2V des Mémoires livre les résultats d'une enquête IFOP sur l'opinion des français au sujet du BIG DATA

mercredi 30 décembre 2015

Voici ce que pensent les Français de l'essor de l'intelligence artificielle et des masses de données :

Question : Voici différentes opinions relatives au Big Data (c'est-à-dire au traitement de masse considérable de données). Pour chacune d'entre elles, veuillez préciser si vous êtes plutôt d'accord ou plutôt pas d'accord.

· L'intelligence artificielle est amenée à prendre un essor considérable avec le Big Data

- Plutôt d'accord: 69%
- Plutôt pas d'accord: 31%

· Le Big Data fera l'objet d'une utilisation très importante à long terme par les pouvoirs publics et les entreprises (profilage des individus, surveillance)

- Plutôt d'accord: 68%
- Plutôt pas d'accord: 32%

· Le Big Data présente des avantages à court terme pour la santé et le bien-être des individus (meilleure prévention des maladies et des risques, traitements plus adaptés, découvertes scientifiques, etc.)

- Plutôt d'accord: 67%
- Plutôt pas d'accord: 33%

· L'intelligence artificielle caractérisée par l'autonomie croissante des machines (comme les drones armés ou la voiture Google) vous inquiète

- Plutôt d'accord: 65%
- Plutôt pas d'accord: 35%

Les résultats de l'étude complète est téléchargeable ici:
http://news.observatoireb2vdesmemoires.fr/download?id=5430&pn=question-ifop-pdf-4

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Cette étude est réalisée en partenariat avec l'IFOP pour l'Observatoire B2V des Mémoires.
Elle a été menée auprès d'un échantillon de 1004 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d'agglomération.

Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne (CAWI - Computer Assisted Web Interviewing) du vendredi 6 au mardi 10 novembre 2015.
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Commentaires du Philosophe Bernard Stiegler
Philosophe
Directeur de l'Institut de Recherche et d'Innovation (IRI) au sein du centre Georges Pompidou, institut créé à son initiative en 2006.
Professeur à l'université de Londres (Goldsmiths college), professeur associé à l'UTC, visiting professor de l'université de Cambridge et de l'école polytechnique de Zurich.

L'enseignement de ce sondage est clair : la population dans son ensemble d'une part est consciente de l'importance des enjeux liés à la nouvelle intelligence artificielle qui émerge de la réticulation généralisée des terriens via les smartphones, de ses promesses potentielles, mais aussi et surtout de ses dangers.
C'est assez rassurant : quand on sait que des personnalités aussi bien informées que Stephen Hawking ou William Gates ont elles-mêmes manifesté leur très grande préoccupation avec des dizaines de scientifiques de grand renom face à ce qui se met en place, il est heureux de constater que les personnes interrogées reflètent une conscience de la dimension pharmacologique du numérique (cf. La société automatique 1. L'avenir du travail, Fayard), c'est à dire le fait qu'il constitue autant un remède qu'un poison - et que dans l'immédiat, le coût toxique semble s'imposer plutôt que les dimensions curatives.
C'est un enseignement majeur pour les chercheurs, tout autant que pour les responsables économiques, politiques et institutionnels. Et cela conforte la position que défendra l'Institut de recherche et d'innovation au Centre Pompidou les 14 et 15 décembre prochains durant les Entretiens du nouveau monde industriel : il est indispensable que l'Europe engage une vaste politique scientifique, industrielle, culturelle et éducative pour que le pharmakon numérique soit mis au service du bien commun plutôt que de la prédation sauvage qui ne peut qu'exciter rancœurs et radicalisations en tous genres.

Commentaires du Professeur Jean-Gabriel Ganascia.
Professeur à l'Université Pierre et Marie Curie (Paris VI)
Directeur de l'équipe ACASA du laboratoire d'informatique de Paris VI (LIP6)
Membre du directoire du LABEX OBVIL

Les résultats de l'enquête nous enseignent d'abord que plus de 2/3 de la population (69%) pense que l'intelligence artificielle et les masses de données (Big Data) seront amenées à prendre un grand essor à l'avenir. Presque la même proportion (68%) croit que les pouvoirs publics et les entreprises les utiliseront, pour le meilleur (prévention), mais surtout pour le pire (surveillance, profilage) et qu'elles contribueront à la santé et au bien-être des individus (67%). Dans le même temps, de façon surprenante, une proportion équivalente, presque 2/3 de la même population, à savoir 65%, s'inquiète des progrès de l'intelligence artificielle et du déploiement de machines autonomes, chiffre étonnamment élevé au regard de la réalité des risques.
L'analyse plus fine qu'autorise l'enquête montre que les réponses dépendent fortement du sexe, du niveau d'éducation, de l'âge et de la région. Ainsi, 73% des hommes, 78% des cadres et professions libérales et 83% des bac + 2 pensent que l'intelligence artificielle et les masses de données prendront un grand essor à l'avenir, contre seulement, 65% des femmes, 57% des artisans et commerçants et 63% des niveaux d'études inférieurs au baccalauréat. Symétriquement, 67% des femmes s'inquiètent des progrès de l'intelligence artificielle contre 63% des hommes. Et, curieusement, 69% des 25 à 34 ans s'inquiètent, presque autant que les 65 ans et plus (70%), là où seulement 64% des 35 à 65 ans et 50% des 18 à 24 ans manifestent leur inquiétude. 70% des personnes de la région et de l'agglomération parisienne s'inquiètent, là où seulement 62% des habitants du nord-ouest et 58% du sud-ouest s'inquiètent. Et, enfin, 72% des bac +2 s'inquiètent là où seulement 61% des personnes qui ont un niveau d'études inférieur au baccalauréat s'inquiètent. Il existe donc des effets de génération dans les craintes qui ne tiennent pas simplement à la jeunesse, à l'âge et au niveau d'éducation.
Une autre information marquante porte sur la perception des risques et des bienfaits : 85% des professions libérales et des cadres supérieurs et 82% des diplômes supérieurs pensent que l'intelligence artificielle et les masses de données serviront au profilage et à la surveillance, tandis que 64% des artisans et commerçants, 61% des niveaux d'études inférieurs au baccalauréat et 62% des retraités s'en avisent. Symétriquement, la répartition géographique des personnes qui pensent que l'intelligence artificielle et les masses de données auront, à court terme, un effet positif sur la santé et le bien-être individuel, diffère grandement : 73% pour la région parisienne et 66% pour la province, avec 62% pour le sud-est...
Il apparaît clairement que l'utilisation des masses de données et de l'intelligence artificielle suscite des craintes même auprès des couches de la population les plus averties.

Commentaire du Professeur Francis Eustache
Président du Conseil scientifique de l'Observatoire B2V des Mémoires
Neuropsychologue
Directeur d'Etudes à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE)
Directeur de l'Unité de recherche U1077 de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) à l'Université de Caen/ Normandie
Directeur Général du GIP Cyceron

L'étude réalisée par l'ifop sur un échantillon de 1004 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, pose plusieurs questions concernant ce qu'il est admis d'appeler aujourd'hui les « Big Data », c'est-à-dire des ensembles massifs de données. Deux points méritent d'être soulignés dans les résultats obtenus à ce sondage. Premièrement, il existe un bon accord dans les résultats aux différentes questions posées (65 à 69 %). Ainsi, deux tiers des participants considèrent que l'intelligence artificielle est amenée à prendre un essor considérable avec le Big Data, et que celui-ci fera l'objet d'une utilisation très importante par les pouvoirs publics et les entreprises. Pour les personnes sondées, le Big Data présente des avantages ; il est considéré comme un facteur de progrès, notamment pour la recherche scientifique, la prévention et le traitement des maladies. En même temps, l'intelligence artificielle inquiète, en particulier avec l'autonomie croissante des machines.
Ces résultats ne montrent pas de grandes disparités entre les différentes catégories de personnes qui ont participé à l'étude. Toutefois, le deuxième point que je voudrais souligner concerne cette dernière question qui concerne l'inquiétude face au développement de l'intelligence artificielle. Celle-ci concerne toutes les catégories de la population et est même la plus marquée chez les personnes de niveau d'éducation supérieur, les trentenaires et les urbains. L'information et la réflexion sur ces sujets majeurs de société doivent rester des thématiques privilégiées de l'Observatoire B2V des mémoires.
Avec le vieillissement de la population, de nombreuses personnes éprouvent des difficultés à mémoriser. D'ici quelques années des prothèses technologiques spécifiques permettant de porter assistance à une mémoire défaillante verront peut-être le jour. L'intelligence artificielle n'est plus une question de science fiction, son apport aujourd'hui est bien réel. Internet et l'accès permanent aux informations sollicitent notre mémoire à plus d'un titre. L'une des vocations de l'Observatoire B2V des Mémoires est d'aider le grand public à comprendre la mémoire sous toutes ses formes, et notamment à mieux appréhender les difficultés que l'on rencontre face à l'extraordinaire développement des supports externes de mémoire. Imaginons par exemple que l'on pourrait stocker l'ensemble des 13 millions d'ouvrages imprimés à la Bibliothèque Nationale de France, sur un petit carré de 12 centimètres de coté, autant dire un mouchoir de poche !
Mais que faire de cette masse de données stockées ? Pourrons-nous un jour connecter notre mémoire individuelle à un support de stockage externe ?

Toutes les infos dans la lettre d'information MEMOIRE DIGITALE de l'Observatoire B2V des Mémoires est visualisable ici:
http://news.observatoireb2vdesmemoires.fr/newsletter-n3-decembre-2015-retrouvez-lactualite-de-lobservatoire-b2v-des-memoires-et-les-commentaires-de-ses-experts_home/


INTERVIEWS DES EXPERTS DE L'OBSERVATOIRE B2V DES MEMOIRES SUR SIMPLE DEMANDE

A propos de l'Observatoire B2V des Mémoires :
L'Observatoire B2V des Mémoires est un outil innovant, dont le Conseil Scientifique est présidé par le Professeur Francis Eustache et encadré par un collège d'experts pluridisciplinaires de renommée mondiale. Il vise à explorer toutes les mémoires : mémoire individuelle, mémoire collective, mémoire d'entreprise, mémoire numérique,... L'Observatoire B2V des Mémoires poursuit trois objectifs majeurs : la recherche et l'innovation, l'information et la diffusion de la connaissance et la prévention.
Infos : observatoireb2vdesmemoires.fr

A propos de B2V :
B2V est un organisme privé à but non lucratif, qui ne fait aucun bénéfice et ne rétribue aucun actionnaire. B2V est un groupe paritaire de protection sociale multi-professionnel au service des entreprises de l'Assurance, de l'Enseignement privé et de nombreux autres secteurs d'activité. B2V exerce dans trois pôles d'activité principaux : la retraite, la prévoyance et la santé. B2V gère la protection sociale de 30.000 entreprises et 980.000 actifs et retraités.

Infos : b2v.fr
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Tel : 01 47 10 08 34/ 06 72 07 11 31
Email : gmorisse@revolutionr.com / sante@revolutionr.com

Communiqué de presse






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